Vers une écologie de l'action !
”L’écologie
de l’action c’est en somme tenir compte de la complexité qu’elle comporte,
c’est-à-dire aléa, hasard, initiative, décision, inattendu, imprévu, conscience
des dérives et des transformations”
(Morin, 2000 : 47)
Alors
que le monde fait actuellement face à une crise écologique sans précédent,
l’altervision-narrative nous interpelle sur la nécessité de garder des espaces
préservés où la métacognition, la mise à distance réflexive, reste possible et
souhaitée. Dans un monde où le « time is money » de Benjamin Franklin
reste la règle, je pense qu’un des enjeux fondamentaux de notre temps est de
savoir aménager de lieux préservés, des « espaces
intermédiaires » (Paul, 2004) pour réfléchir à
cette « écologie de l’action ». Des lieux desquels naîtront les
acteurs de notre futur, des idées et des pistes d’actions nouvelles,
originales, improbables, inattendues qui façonneront le terreau où germera le
monde de demain.
L’objectif de l’ « altervision-narrative » est donc de créer de la
« narradiversité » face à la mono-narration ambiante, d’encourager la
« biodiversité du sens », de protéger les « récits
disparus » (Blanc-Shanoun cité dans Mengelle, 2021 : 44), de s’engager
pour l’abolition des discours dominants, des préfixes inégalitaires (« super »-vision)
et de la monoculture idéologique.