La Thérapie Narrative

La Thérapie

Ethymologie :

Du grec ancien θεραπεία, therapeía (« cure ») dérivé de θεραπεύω, therapéuô (« servir, prendre soin de, soigner, traiter »), issu de θεράπων, therápôn (« serviteur »).

La "Thérapie Narrative"

La Thérapie Narrative peut se caractériser par des mots tels que :

« Enthousiasme, Irrévérance, Improvisation, Imagination, Indignation juste face à l’injustice, Solidarité avec ceux qui souffrent, Créativité collective et Fascination pour le mystère et la magie au cœur de la vie quotidienne. » (Verilhac, 2022 : 28).

La Thérapie Narrative est née dans les années 80. Elle est avant tout une histoire d’amitié entre deux hommes, Michael White (1948-2008), travailleur social, puis thérapeute familial à Adelaïde (Australie) et David Epston (1944-), sociologue, anthropologue et travailleur social à Auckland (Nouvelle-Zélande). Ces deux hommes se sont rencontrés vers la fin des années 1970 et ont développé l’essentiel de leurs idées entre les années 1980 et 1990. C’est en 1990 qu’ils publient leur premier texte majeur : Les moyens narratifs au service de la thérapie, livre qui ne sera traduit en français qu’en 2003. Selon White et Epston, les personnes entretiennent leurs problèmes à travers les histoires qu’elles se racontent. Des histoires ”saturées par le problème”.

Fondamentalement, le travail de White et Epston repose sur la métaphore littéraire. Pour eux, la vie est considérée du point de vue de celui qui en fait le récit, elle devient donc une histoire et son narrateur, la personne qui consulte, en est l’auteur. L’identité du narrateur, forgée par son histoire, devient une entité mobile qui peut se redéfinir au gré des narrations (Morri & Rouan, 2011 : 134). Selon White et Epston conçoivent leur approche narrative comme une thérapie qui ”[…] restaure la fonction d’auteur de sa vie (re-authoring therapy) et qui tente d’aider les gens à résoudre leur problème en :  

1) Les rendant capables de dissocier leur vie et leurs relations des connaissances/histoires qui les appauvrissent ;  
2) Les assistant dans la remise en question de leurs façons d’être et de vivre les relations auxquelles ils sont assujettis ;  

3) Encourageant les individus à redevenir auteurs de leur vie, en fonction de connaissances/histoires alternatives et de façons d’être et d’avoir des relations qui soient des résultats préférables” (White & Epston, 2003 : 83).  

Le but recherché en Thérapie Narrative est de s’ouvrir à une « narration multiple » ainsi qu’à des « alter-narrations » qui permettent de mieux tirer parti des richesses du langage et de la production de sens qui en découle (Gergen, 2005). Pour Gergen, ”[…] une histoire n’est pas simplement une histoire. C’est une action localisée, une performance qui affecte le cours de la vie sociale. Elle agit pour créer, soutenir ou transformer le monde des relations sociales. […] Il est de loin préférable de posséder une multiplicité narrative” (2005 : 137).
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